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Cri, de la souffrance indicible au désespoir surmonté.
Sauvée par le sacrifice d'Arnaud Beltrame, Julie Grand livre un témoignage inédit et prenant : Comment vivre avec une telle dette ?
Sa vie bascule le 23 mars 2018. Ingénieur de formation, mère d'une petite fille, elle a bientôt 40 ans et travaille à l'accueil du Super U de Trèbes, petite ville voisine de Carcassonne.
Radouane Lakdim a déjà tué trois personnes dont deux dans le magasin, lorsqu'il la prend en otage. Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame négocie avec le terroriste islamiste, s'interpose et prend la place de la jeune femme avec un sang froid et un courage admirables.

À l'issue d'un assaut terrible, le brillant officier succombe à ses blessures la nuit suivante. Il l'a sauvée, elle est vivante mais fracassée. Sidération, colère, effondrement, maladresse des proches impuissants... Sa vie personnelle et familiale vole en éclats. Longtemps elle se protège de toute exposition, vécue comme une agression.
Près de cinq ans plus tard, le temps est venu de témoigner. Son livre "Sa vie pour la mienne", paru en février 2024, retrace la prise d'otage brute, embarqué, puis l'épreuve du tourbillon où ce traumatisme l'a projetée :
« L'attentat m'avait tout enlevé et les édifices de ma vie tombaient les uns après les autres. »
L'aide de l'État est bienvenue, mais écrasante. Outre une « Médaille nationale de reconnaissance » qu'elle juge parfaitement incongrue, (1) les victimes de terrorisme affrontent des injonctions impossibles : « La bureaucratie a tellement bien travaillé que les victimes se doivent d'obéir à des critères très précis. On nous demande soit d'être au fond du gouffre, soit d'être guéries et donc de ne plus être un sujet. Il n'y a pas de place pour la nuance […] et les couleurs. »
Avec un franc-parler pénétrant, Julie Grand détaille les secousses de sa reconstruction : ses tourments, ses combats, et ses lancinantes questions sans réponse sur le déroulé des opérations… Elle n'élude rien, mais s'arrête avec pudeur au seuil de son intimité conjugale, de l'émotion qui la traversera devant la tombe de son sauveur, et d'une rencontre cruciale avec sa femme, Marielle.
Le récit de Julie Grand est un cri, de la souffrance indicible au désespoir surmonté.
La renaissance s'amorce un jour par une lettre délaissée depuis trois ans, signée d'un chanoine proche du gendarme héroïque. La missive la conduit à l'abbaye de Lagrasse :
« Elle m'a happée et ne m'a jamais lâchée ».
« L'avalanche interminable » s'arrête à ce rocher.
En poussant « la porte ouverte par Arnaud Beltrame », Julie Grand découvre la foi et revient à la vie, sur un chemin toujours rude, mais apaisé.
Arnaud Beltrame l'a ainsi menée à « un Dieu au service de la vie pour s'opposer aux djihadistes qui "aiment la mort comme nous aimons la vie", pour reprendre la terrible citation de l'assassin Mohammed Merah ». En un sens, il a sauvé Julie Grand une deuxième fois.
Ce témoignage de gratitude et d'espérance montre que l'offrande de sa vie n'a pas été vaine.

Humbert Angleys, avec l'aimable autorisation du JDD.

(1)"La Médaille des blessés de guerre rétrogradée".
Notre journal N° 105 d'avril 2019, notait déjà l'incongruité de la création de la Médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme.
Créée le 12 juillet 2016, elle a vocation d’honorer les victimes du terrorisme et participer à leur résilience. Décoration particulière qui n’a donc pas pour objet de récompenser des services rendus, mais qui se situe au 5e rang protocolaire des décorations, avant des décorations ministérielles importantes, dont celle des blessés de guerre.
Ces incongruités, conscientes ou inconscientes sont toujours ressenties comme un vilain pied de nez à l'encontre de notre communauté militaire.

Nouvel ordre protocolaire des 9 premières décorations françaises :
1 Légion d’Honneur
2 Ordre de la Libération
3 Médaille Militaire
4 Ordre National du Mérite (ONM)
5 Médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme
6 Croix de Guerre (1939-1945, T.O.E.)
7 Croix de la Valeur Militaire
8 Médaille de la Gendarmerie Nationale
9 Médaille des blessés de guerre