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Danser sur les vagues

Ce 4e opus de Marie-José ABLANCOURT, épouse d'un membre de l'amicale et une des rédactrices dans notre bulletin, peut être acheté soit sur : www.edilivre.com

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L e 31 décembre 1943, dans un ciel nuageux au-dessus d'Arengosse et d'Arjuzanx, un bombardier américain B17 cerné et touché par la chasse allemande tombe dans un pré non loin d'Arjuzanx à Bedade.

Trois des membres de l'équipage sont tués. Un seul pilote sain et sauf s'enfuit à travers bois avant l'arrivée des Allemands stationnés à Arengosse, au château de Castillon, situé à 5 ou 6 km du crash de l'avion et qui abritait l'État-major allemand et ses généraux nazis depuis 1941,
Les soldats allemands fouillent aussitôt les environs, pénètrent à Bedade, piquent à la baïonnette, matelas, meules de foin... En vain. Puis ils montent la garde autour de l'avion plusieurs jours et récupèrent les munitions.
Appliquant les instructions reçues en Angleterre, Evan Evelyn, le pilote américain, se rend à Bretagne-de-Marsan, chez le maire. Résistant, il le confiera au groupe de résistants Montois dont fait partie Andrée
Dupeyron. C'est chez elle qu'il sera le mieux caché. En lui serrant la main Andrée Dupeyron, lui glisse dans un sourire qu'elle est également pilote .
Evan Evelyn et Andrée Dupeyron, échangeront, dans la clandestinité des soirées de guerre, leurs expériences. Mais on ne sait pas ce qu'est devenu le pilote américain après son retour en Angleterre. A t-il survécu au conflit ?
Les trois autres Américains tués lors du combat aérien furent inhumés dans leurs parachutes au cimetière américain de Luynes, près d'Aix-en-Provence.

"Reine des cieux" Andrée Dupeyron, révélée dans le journal Sud-Ouest rubrique "Les aventuriers du Sud-Ouest".

Andrée Mailho naît à Ivry-sur-Seine, (Val-de-Marne), le 19 octobre 1902. Son père est tué pendant le premier conflit mondial. À partir de 1916, elle est tourneuse d’obus dans une usine d’armement.
À la fin du conflit, Andrée épouse Gustave Dupeyron mécanicien à l’école d’aviation de Pau dont elle a été la "marraine de guerre". En 1920, après la naissance de son premier enfant René, le couple s’installe à Mont-de-Marsan, ville natale de Gustave. Ils ne la quitteront plus.
Ils y ouvrent un garage et leur foyer s’agrandit bientôt d'une fille, Jacqueline. Ils rachètent aussi un garage à Dax. Nous sommes en 1928. Gustave est rattrapé par le virus de l’aviation et la famille acquiert un avion, un Potez 43.
Gustave obtient son brevet de pilote en 1932, Andrée en 1933, derrière la célèbre Hélène Boucher. C’est le début d’une carrière de pilote d’exception. Le couple brade le garage à Dax et aménage un atelier de réparation d’avions dans un hangar de Mont-de-Marsan.
Andrée remplace son vieux Potez par un Caudron Aiglon, pour battre le record de distance en ligne droite.
En 1936 et 1937, elle enchaîne coupes et rallyes qui la propulsent dans la lumière.
Le 16 mai 1938, après 4 360 km de vol (record qu’elle vient de battre), elle atterrit dans les dunes de sable à proximité de Tel El Aham, en Irak, munie seulement de 4 litres d’eau, de quelques bananes et du champagne. Elle survit à l’ombre de son Caudron C-610 Aiglon, avant que deux caravaniers locaux ne finissent par la sauver. Alors qu’on la croyait perdue, ce raid héroïque la fait entrer dans la légende des grands aventuriers du ciel.
Ses performances la rendent célèbre. On en retrouve trace dans beaucoup de médias. C'est ainsi qu'en 1944, elle inspirera à Jean Grémillon le film « Le ciel est à vous », avec la belle Madeleine Renaud dans le rôle.
1939 : la Seconde Guerre mondiale éclate. Andrée Dupeyron s’engage en 1939. Démobilisée, elle rejoindra les rangs de la Résistance.
Elle est pilote pour les Forces Aériennes Françaises Libres et marraine d’une escadrille à laquelle elle donne son nom.
« Elle planque le copilote d’un B17 américain dans un grenier de la place Saint-Roch, à Mont-de-Marsan », rappelle Christian Levaufre, qui appartient à l’équipe de l’Espace Rozanoff, le musée de la BA 118, qui conserve des carnets de vols et divers documents ayant appartenu à la "star de l’aviation locale".
1945. Elle est recrutée par Charles Tillon, ministre de l’Air de Charles de Gaulle, qui crée un corps de pilotes militaires féminins.
Instructeur à l’École de l’Armée de l’Air de Kasba-Tadla au Maroc, avec Yvonne Jourjon, Élisabeth Lion, ou Maryse Bastié, elle sera brevetée pilote militaire.
1949. Andrée Dupeyron, tente à 47 ans, de récupérer son record, ravi par un équipage soviétique, car son dernier fait d’armes a un goût amer. Après plus de 31 heures de vol entre Mont-de-Marsan et Jiwani (à quelques centaines de kilomètres de Karachi), soit 5 932 kilomètres.
Dépassant les Soviétiques de 24 km, elle n’obtient pas l’homologation, car seule à bord, elle aurait dû les dépasser de 100 km. La même année, reçue à Bordeaux, Andrée Dupeyron sera décorée de la Légion d’Honneur.
La "garagiste", s’éteint le 22 juillet 1988, à Mont-de-Marsan, sa ville de cœur, où elle est inhumée au cimetière du Centre.

Suggéré par Christian Pileaudeau