Nos jeunes...
En cet été 2023, la violence d'images d'assauts répétés contre les forces de l'ordre ainsi que les destructions et les pillages de biens publics et privés, perpétrés par une certaine jeunesse, ont surpris certains de nos concitoyens.
Selon le ministère de l'Intérieur, 23 878 feux de voie publique ont été recensés, 12 031 véhicules incendiés, 2 508 bâtiments incendiés ou dégradés, 105 mairies ont été incendiées ou dégradées et 168 écoles ont fait l'objet d'attaques… On déplore plus de 700 blessés au sein des forces de l'ordre… Sur 3 505 interpellés, le plus jeune a 11 ans, le plus âgé 59 ans…
Que s'est-il donc passé pour en arriver là ? Ce bulletin n'ayant pas vocation politique, je m'attacherai, pour y répondre, au volet Défense de la Nation, préoccupation majeure du militaire, serait-il en retraite.
Pour faire très bref, je noterai que ceux qui ont fait et qui font l'effort de s'informer, voir et entendre, ont constaté, non sans grande amertume, que depuis des décennies, dénigrant ce que nous sommes, nous avons renoncé à l'enseignement de nos valeurs civiques, laïques et patriotiques, fruits d'une civilisation plus que millénaire, construite pierre à pierre au prix de lourds sacrifices et de sanglants épisodes et qui, au siècle dernier encore, était enviée par la plupart des nations.
Le résultat ne s'est pas fait attendre : une partie de notre jeunesse, en quête d'idéal, s'est jetée dans des bras plus racoleurs, le banditisme, constituant le liant nécessaire à les y assujettir, a fait le reste.
Les violents commentaires de séditieux dévoilant leur haine envers tout ce qui est France, ont prouvé que seule la mort d'un multi délinquant de 17 ans, mort qui est à déplorer quelles qu'en soient les circonstances, n'a donc été que le détonateur d'émeutes à caractère insurrectionnel aux racines bien plus profondes.
Jalonnant leurs confrontations millénaires, marquées de faits et légendes sanglants et comme le pressentait Gérard Collomb ex ministre de l'Intérieur, lors de sa démission en 2018, ces deux civilisations sont encore aujourd'hui « face à face ».
C'est un fait. Mais que l'un des deux camps s'auto flagelle pour laisser, sans opposition réelle, avancer l'autre camp était, de ce point de vue, encore inédit.
Nous semons donc depuis trop longtemps une ivraie qui n'a jamais fait croître le moindre blé, aussi mauvais soit-il. En sommes nous tous responsables ? Si Simone Veil a écrit de beaux textes à ce sujet, Antoine de Saint-Exupéry dépeint aussi magnifiquement nos responsabilités individuelles dans "Terre des hommes".
« Car celui-là qui veille modestement quelques moutons sous les étoiles, s'il prend conscience de son rôle, se découvre plus qu'un serviteur. Il est une sentinelle. Et chaque sentinelle est responsable de tout l'empire. »
Les méfaits décrits plus haut sont-ils l'œuvre de la majorité de nos jeunes ? Bien sûr que non, très loin s'en faut !
S'il y a les trop nombreux béats habituels, il y a aussi ceux qui, pour démarrer dans la vie, se lèvent tôt pour se "faire quatre sous" afin de poursuivre leurs études. Ceux là n'hésitent pas à s'engager dans les élans solidaires, pour aider, rénover, nettoyer, reconstruire... Et dans l'effort recherché, c'est en montagne ou d'autres sports qu'ils vont forger l'airain de leur personnalité en devenir.
Je tiens ici à leur rendre un hommage appuyé car si l'on se rappelle les facilités avec lesquelles nous avons pu progresser dans une société d'après guerre, apaisée, mais spectaculairement dynamique, il est autrement plus difficile aujourd'hui de se réaliser dans ce nouveau monde liberticide qui canalise leur vie chaque jour d'avantage.
Défendons les valeurs héritées de nos aînés. Nous le devons aussi à nos enfants.
Jean Boulade