Les sportifs paralympiques militaires
Hommage à tous ceux qui, dès les premiers jours ou aux détours de circonstances diverses, se voient privés de fonctions essentielles et qui luttent avec dignité et courage incroyables pour sublimer la vie. Cette vie qu'ils chérissent. Je pense ici à tous les para-sportifs qui, sans lumière de projecteurs venant les éclairer aux yeux du grand public, poursuivent dans cette voie, avec l'opiniâtreté la plus exemplaire.
Parmi eux, certains entrent, compte tenu de leurs compétences, au sein du Centre National des Sports de la Défense (CNSD) dans "l'Armée de champions" issu de l'illustre Bataillon de Joinville : célèbre "B.J." pour lequel nous réserverons un article retraçant son historique dans notre prochain journal.
Le paralympisme dans l'Armée de champions.
À l'instar de leurs collègues valides, qui ont récolté près d'un tiers des médailles (21) de la délégation tricolore (64), les athlètes de l'Armée de champions ont brillé à leur tour lors des Jeux paralympiques de Paris, en remportant 25 distinctions, soit un tiers de l'équipe de France (75).
Soit : six médailles d'or, cinq d'argent, quatorze de bronze... ! Le bilan des para-athlètes de la Défense est d'autant plus remarquable qu'ils étaient 28 sur la ligne de départ, à peine 11% du total des membres de la délégation française.
Ils ont ouvert le compteur et l'ont refermé.
Le 8 septembre, dernier jour de ces Jeux, Nélia Barbosa a accroché l'argent en canoé-kayak, venant refermer de la plus belle des manières le livre des médailles tricolores.
Dix jours plus tôt, au début des compétitions, c'est la cycliste Marie Patouillet qui lançait l'équipe de France avec le même métal en poursuite individuelle 3000m sur piste.
Elle n'en est pas restée là puisque, deux jours plus tard, elle remportait l'or en contre la montre, toujours sur piste, face à sa compatriote Heidi Gaugain.
Au total, 17 athlètes de haut niveau de la Défense sont montés sur le podium de ces Jeux paralympiques 2024.
Certains parmi eux sont doubles et triples médaillés.
Au palmarès des chasseurs de trophées, le para-cycliste Alexandre Léauté a "passé la quatrième" et décroché la palme dans le camp des militaires. À 24 ans, le Breton a obtenu 2 titres paralympiques de même que 2 médailles de bronze !
L'aide à la reconstruction, une priorité du ministère.
La blessure physique et psychique fait partie des risques du quotidien des militaires.
Depuis plusieurs années, un dispositif global alliant accompagnement médical, professionnel, psychologique et social a été mis en place pour apporter une réponse adaptée.
L'activité physique et sportive tient un rôle particulier dans ce parcours. Depuis 1966, le Cercle Sportif de l'Institution Nationale des Invalides (CSINI), permet à des personnes en situation de handicap de pratiquer des activités physiques ou sportives afin de contribuer à leur réadaptation et à leur réinsertion.
Quatre para-athlètes de haut niveau s'entraînent au CSINI régulièrement. Ainsi, les para-athlètes de l'Armée de champions ont prouvé une fois de plus que la reconstruction par le sport au sein du ministère des Armées est d'une efficacité redoutable. Un grand bravo à eux et rendez-vous dans quatre ans à Los Angeles pour une autre moisson de médailles. (Solidarité Militaire N°795 octobre 2024).
Médailles d'or :
Dorian Foulon (para-cyclisme, poursuite H)
Alexandre Léauté (para-cyclisme, poursuite)
Alexandre Léauté (CLM sur route)
Lucas Mazur (para-badminton, simple H)
Marie Patouillet (para-cyclisme, poursuite individuelle 3000m)
Jules Ribstein (para-triathlon, pst2)
Médaille d'argent :
Nélia Barbosa (para-canoë-kayak)
Hector Denayer (para-natation, 100m brasse)
Sandrine Martinet (para-judo des moins de 48 kg)
Marie Patouillet (para-cyclisme, CLM 500m)
Thibaut Rigaudeau (para-triathlon, ptv1)
Médaille de bronze :
Matéo Bohéas (para-tennis de table)
Rémy Boullé (para-canoë-kayak, kayak 200m)
Margot Boulet (para-aviron, quatre de pointe sans barreur)
Hector Denayer (para-natation, 200m 4 nages)
Dorian Foulon (para-cyclisme, CLM H)
Manon Genest (para-athlétisme, saut en longueur)
Fabien Lamirault (para-tennis de table, simple H)
Fabien Lamirault (para-tennis de table double H)
Alexandre Léauté (para-cyclisme, CLM 1000m)
Alexandre Léauté (course-cyclisme sur route)
Alexandre Lloveras (para-cyclisme, course sur route)
Lucas Mazur (para-badminton, double mixte)
Jean-Louis Michaud (para-tir)
Yohan Peter (para-escrime, fleuret par équipe)
Le Bataillon de Joinville a un bel avenir devant lui et se prépare déjà aux Jeux de Los Angeles, en 2028.
Sa dernière vague de recrutement remonte au début de l'année. Mais Jacques Vendroux avertit : « Les exploits de nos médaillés olympiques et ceux à venir de nos futurs champions paralympiques ont montré que la France est une nation sportive. Aux autorités de prendre leurs responsabilités pour le sport de haut niveau. Ils le doivent bien à nos militaires ».
Le durcissement des opérations extérieures a entraîné l'augmentation des blessés physiques et psychiques. Des soins à l'hôpital à la reconstruction par le sport, l'Armée ne délaisse pas ses blessés : « J'ai d'abord pu accéder au Cercle sportif de l'Institution Nationale des Invalides pendant mon hospitalisation à Percy, confie Thomas Laronce. J'ai eu la chance après ma rééducation de retrouver mon régiment et de refaire du sport tous les jours pour entretenir ma condition physique. Ensuite, j'ai été contacté par la CABAT puis le CNSD pour participer à des compétitions de blessés. Les podiums et la sensation que mon entraînement avait payé ont commencé à me faire rêver aux Jeux ».
(Issu de VA N° 4579 du 29/08/2024)